Thème 1 : le drame de l'avortement avant 1975
- Le témoignage d’Anne Zelensky sur « l’atrocité des avortements clandestins » insiste sur les conditions d’hygiène déplorables et le risque de condamnation en justice.
- L’exemple emblématique de Marie-Claire, fille de 16 ans, enceinte à la suite d’un viol, montre la réalité de personnes souhaitant choisir l'avortement.
- Simone Veil évoque le « rejet dans la solitude et l’angoisse » pour les femmes qui ne peuvent pas accéder à l’avortement. Elle insiste aussi sur les inégalités que subissent les femmes les plus pauvres, qui risquent la « mutilation » lors d’avortements réalisés « dans les pires conditions ». Elle souligne enfin l’aspect massif du recours à l’avortement (300 000 par an). Simone Veil défend le projet de loi sur l’avortement.
Thème 2 : les femmes, actrices de la lutte pour leur droit à avorter
- Le manifeste des 343 réunit à la fois les signatures de femmes célèbres (Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, etc.) et d'anonymes.
- Il représente un tournant majeur dans la lutte pour l’avortement, car ce sont les femmes qui s’emparent d’une cause qui les concerne, qui jusqu’alors était surtout discutée par des hommes.
- Le procès de Bobigny concerne deux femmes issues des classes populaires (Marie-Claire et sa mère) et une avocate célèbre, Gisèle Halimi.
- Les femmes se regroupent dans des associations militant pour le droit à l’avortement comme le Mouvement français pour le planning familial (MFPF).
- La lutte pour l’avortement devient le combat essentiel des féministes, refusant de laisser aux hommes le monopole de la parole. Elle concerne toutes les femmes, quel que soit leur milieu social. Il s’agit à la fois d’une lutte personnelle (cas particulier d’Anne Zelensky ou de Marie-Claire) mais aussi collective (le manifeste des 343).
Thème 3 : les moyens de lutte pour la reconnaissance du droit à l’avortement
- Le manifeste des 343 est une tribune parue dans l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur en 1971. On peut le considérer comme une pétition en faveur du droit à l’avortement, signée par des femmes y ayant eu recours et prenant le risque de le dire publiquement. Leur détermination collective transparaît notamment lorsqu’elles obligent Jean Daniel à publier l’ensemble des noms dans son magazine.
- Au-delà du cas particulier de Marie-Claire, Gisèle Halimi veut faire de ce procès le symbole de la reconnaissance du droit à l’avortement. La présence des journalistes illustre sa volonté de médiatiser l’affaire pour susciter un débat de société.
- Les mouvements féministes organisent des manifestations avec pancartes et slogans, et se structurent en organisations militantes comme le Mouvement français pour le planning familial (MFPF) ou le Mouvement de libération des femmes (MLF).
Thème 4 : les réactions face au droit à l’avortement
- La parution du manifeste entraîne des réactions polémiques. Les signataires reçoivent de nombreuses lettres d’insultes. Jean Daniel, pourtant éditeur du journal le publiant, hésite à publier toutes les signatures.
- L'expression « 343 salopes » reflète une vision dépréciative du mouvement dans une large partie de l’opinion.
- Les opinions des opposants à l’avortement sont diverses. Jean Foyer avance des arguments juridiques, considérant un embryon à l’égal d’un nouveau-né : « Le droit à la vie de l’enfant simplement conçu prime le droit de la femme de lui donner la mort. »
- André Liogier, quant à lui, évoque Satan et associe avortement, contraception et pornographie dans un discours conservateur condamnant la dissolution des mœurs. La majorité des députés opposés à l’avortement appartient à la droite, alors que le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing appartient aussi à ce bord politique.